Je suis né un soir de lune rouge. Dans le monde où je suis né c’est un mauvais présage. Sauf que pour moi, c’est plutôt de bon augure. En effet, je suis un vampire, un être mauvais enfin d’après ce que les gens disent. Je suis donc né un soir de Lune Rouge. Et mon enfance fut assez calme. Pour un être maléfique je veux dire. Tout à commencer à bouger quand j’ai eu mes 12 ans. Je ne pouvais plus faire un pas sans que je sente la haine monter en moi. Je comprenais enfin les regards apeurés, hautains ou méchants envers moi. Tous ne me voyait que comme l’enfant de la Lune Rouge et non pas comme Elias Mashowski, fils du Lord Mashowski. C’est vrai que j’ai oublié de vous dire que je suis de la noblesse, enfin aussi noble qu’il est possible de l’être quand on est un monstre. Quand j’eus mes 15 ans, le gentil garçon que j’étais fut passé à tabac et je découvris que je pouvais aussi faire mal. En effet, je pris un malin plaisir à tuer les quatre personnes qui me tabassaient. J’avais gouté au sang et depuis je ne m’arrêtai plus. Bien sûr en attendant, je passais pour le gentil garçon avec mes parents. Mes premières manipulations passèrent par là. Malheureusement rien ne dure éternellement.


Durant les premières décennies de ma vie, je suivais mes parents durant leurs chasses nocturnes, à la recherche de proie. En effet, c’était facile, on arrivait à terroriser de petites communautés de gens qui tentaient de vivre correctement dans le monde. Mais mes parents et moi, nous amusions à les chasser, à les déchiqueter, à se nourrir d’eux. Mais bizarrement, contrairement à mes parents, je prenais plus de plaisir à faire souffrir ma victime. Là où mes parents semblaient doux, enfin doux quand on déchiquète une gorge, moi je dépeçais pratiquement ma victime. J’adorai faire souffrir ma victime, entendre ses cris de terreur, sentir sa vie s’écouler lentement hors de son corps et entendre ses cris devenir gémissements puis le silence. Le silence était aussi plaisant que les cris des victimes. Personne ne tentait rien contre moi ou mes parents. Le temps passa vite et les décennies laissèrent place à des siècles. Tout en continuant de tuer pour notre plaisir.

La vie ne changeait pas et la monotonie de ma vie commençait à m’ennuyer, j’avais envie de changer, de nouveauté, de plus de plaisir. Je commençais à sortir parfois seul et à chasser seul, je m’amusais à pourchasser sa victime, la faisant croire qu’elle m’avait semé, au dernier moment, je l’attrapais et je la dévorais. Malheureusement, ces victimes supplémentaires n’étaient pas du goût de tout le monde. Et notamment de mes parents. Ils tentèrent de me calmer. Ils tentèrent de me cadrer. Ils voyaient en moi, un danger potentiel pour leur activité. La fréquence de mes meurtres était trop dangereuse et trop rapides pour eux. Sauf qu’un soir, ils allèrent trop loin. Ils tentèrent de m’enchaîner, au sens littéral du terme. En une demi-seconde, je compris qu’ils tenteraient de m’éliminer alors je réagis. Très vite, je frappai mon père qui tenait les chaînes et je repoussai ma mère contre un mur. Me retournant vers mon père, je le mordis, lui sectionnant la carotide. Mais même si cela n’allait pas le tuer, cela le ralentirait pendant que je m’occuperai de ma mère. En utilisant toute ma vitesse, je percutai ma mère pour lui faire percuter le mur. Saisissant l’un des barreaux de la rambarde de l’escalier, je le plantai directement et sans la moindre hésitation dans le cœur de ma mère qui s’étouffa dans son sang et mourut instantanément. Mon père n’eut que le temps de lâcher un cri qui ressemblait plus à un gargouillis que j’étais déjà sur lui avec une épée en main. Dans un geste fluide et direct, je décapitai ce qui m’avait servi durant près d’un millénaire de père.

Après ce court combat, qui ne m’avait apporté aucun plaisir, si ce n’est celui de la délivrance. J’incendiais cette maison qui me rattachai à mon passé et je partis. Je continuais à chasser. Pour le plaisir. Au début, c’était facile d’attirer des proies pour les mordre et pour s’en nourrir. Mais rapidement, les proies se firent plus rare, plus difficile à avoir et à tuer. Avec le temps, je découvris une autre forme de chasse, plus douce, plus discrète, plus plaisante aussi. En plus de me permettre d’avoir plus de plaisir, cela me permettait aussi d’échapper à ceux qui voulaient me tuer. Ces méthodes étaient agréables et plus faciles à mettre en place, un peu de manipulation en se faisant passer pour le gentil, et au moment le plus inattendu je frappai. Et même si cela durait parfois plus longtemps que prévu, cela restait très drôle. Malheureusement, je me fis attraper et je fus enfermé. Par chance, on ne m’exécuta pas. Ils avaient cru que j’étais orphelin de mes parents, alors que je les avais tués. Mais si cela me permettait de vivre, pourquoi je les contredirai ? Je passai peu de temps enfermé, car je jouai les doux petits agneaux. Bien obligé, si je ne voulais pas être torturé. Mais je parvins à m’enfuir un soir lorsque le garde ne fut pas assez vigilant. En fait, depuis plusieurs années, je faisais semblant d’être devenu docile. Bien entendu, cette tactique avait pour simple but d’endormir la vigilance de mon geôlier pour mieux le surprendre le moment venu. L’avantage d’être vampire ? Sans doute la quasi-immortalité qui me permettait de survivre même sans boire de sang durant une longue période. Le soir de mon évasion, je déchiquetai la gorge de mon geôlier et je le vidai de son sang. Même si le goût était horrible, cela me donna suffisamment de force pour fuir.

Après cet épisode, je restai le type que j’étais devenu. J’étais capable de mentir, de tricher et de tuer pour parvenir à mes fins et surtout je n’avais aucun état d’âme à le faire. J’avais pris plaisir à faire souffrir et à tuer ma famille, alors des inconnus, cela ne me dérangeait pas plus. Le temps passa et tout le monde oublia Elias Mashowski. Je passai le millénaire suivant à m’amuser et à tuer par plaisir ou sur commande. Mais lorsqu’on me commanditait un meurtre, j’aimais m’amuser avec ma proie, la faire courir, la chasser, jouer avec elle et finir par l’éliminer quand la terreur avait fini par la terrasser avait un petit goût plaisant. Et je prenais mon pied à les faire souffrir ainsi.

Il y a quelques mois, le monde magique a été relié à la Terre. Commençant à m’ennuyer sur ces terres où j’avais vécu les deux derniers millénaires, je décidai d’aller y faire un tour. La Nouvelle-Orléans, cette ville très agréable avait un charme plaisant, c’était un tout nouveau terrain de chasse pour moi. Et visiblement, beaucoup de monde cherchait les services d’un tueur sur commande. Certains étaient même prêts à payer une fortune pour cela. Je sentais que j’allais bien m’amuser sur ces terres. J’ai décidé de m’y installé et d’essayer de me servir de mes acquis pour m’amuser ici et je trouve cela encore plus faciles qu’avec les êtres magiques qui vivent dans l’autre monde.

Depuis que je suis arrivé, une seule fille m’intrigue : Elina. C’est une petite humaine, qui se laisse faire assez facilement. Pour la première fois de ma vie, j’ai envie de connaître un peu plus quelqu’un, mais cela se fera selon mes conditions. Et aussitôt qu’elle m’ennuiera, elle deviendra juste une victime de plus.

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